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Le Maine Coon, considéré comme la plus ancienne race naturelle de chat des Etats-Unis, serait issu du croisement d'un chat sauvage et d'un raton laveur ("racoon"), croisement imaginé en raison de la robe et de la queue (et peut-être de son attirance pour l'eau) de ce chat qui rappelllent ceux de ce fameux "racoon" mais scientifiquement impossible car il s'agit d'espèces aux chromosomes et aux gènes différents....
Le Maine Coon est un chat à poils mi-longs, natif de l'état du Maine, sur la côte est des Etats-Unis, qui s'est développé à partir de croisements entre des chats "de ferme" locaux et d'autres chats aux origines mal cernées, probablement importés par des marins venant de l'Europe, et qui ont su s'adapter aux conditions de vie et au climat difficiles de la région. En effet, le Maine Coon est un grand chat d'aspect rustique, avec de grandes oreilles, une poitrine large, une ossature et une musculature souple et puissante, un corps rectangulaire et musclé, une queue longue et fournie.La fourrure, de longueur inégale sur le dos et les flancs, offre une bonne protection naturelle, quasi imperméable, et une importante pilosité interdigitale lui permet de marcher dans la neige sans trop s'enfoncer.
Si il est acquis que les marins ont joué un rôle important dans l'histoire des Maine Coons, différentes hypothèses ont été émises quant à l'origine des chats croisés avec les chats natifs des Etats-Unis.
Les Vickings...
Il est possible que les ancêtres des Maine Coons aient été ramené par les Vickings. Il est effectivement reconnu que ces derniers voyageaient avec des chats. Selon les Sagas, Leif Ericson aurait colonisé le mythique Vinland autour de l'an Mil. Ces navigateurs se sont probablement établis dans l' "Anse aus Méduses (Meadows), à Terre-Neuve, où les archéologues ont retrouvé les traces d'un village scandinave. Dans les tombes, des suelettes de chats accompagnaient ceux des humains. Les Vickings confrontés aux habitants locaux (Skraelings) ont abandonné cette première colonie du Nouveau Monde, leurs chats norvégiens retournant quant à eux à l'état sauvage, acquérant au fil des ans quelques traits distinctifs par le biais des lois de la sélection darwinienne. C'est probablement là que les marins malouins qui, avant Christophe Colomb, fréquentaient ces parages en quête de morues,,ont récupéré des Maine Coons, d'où le chat de Garneray. Basques et Malouins étaient établis à Plaisance, sur la côte sud-est de Terre Neuve vers 1660.
Les chats de Marie-Antoinette...
Pour un "seigneur" comme le Maine Coon, il fallait des origines royales...L'histoire raconte qu'il descend de six chats Angoras ayant appartenu à Marie-Antoinette, amené de France par le capitaine Samuel Clough. Ce dernier, fervent défenseur de la couronne française aurait eu pour mission d'enlever la reine au geôliers de la révolution pour la sauver de l'échafaud. L'existence de ce personnage est attestée mais Marie Antoinette n'aura jamais vu le Maine, ne quittant la prison des Tuileries que pour aller perdre la tête à la Concorde...Et ses chats ? Selon la légende, ils auraient connu un sort plus heureux, embarquant dans le bateau du dit capitaine.. Ils seraient parvenus "à bon port" sur les terres du "Nouveau Monde". Le Maine Coon serait donc le descendant de ces royaux félins et des chats roturiers de la côte Est des Etats-Unis...
On raconte également que Marie-Antoinette, toujours elle, aurait offert des Angoras blancs à Axel de Fersen lors de son voyage en Amérique et que des derniers auraient été pour quelque chose dans l'apparition de cette race.
Cette légende est hélas (adieu le sang bleu !) mise à mal par le fait qu'un jeune aventurier breton, Garneray (1783-1857), également peintre et écrivain, vers 1793, possédait un Maine Coon déjà parfaitement typé (tableau).
Le Capitaine Coon
Les chats étaients les grands amis des marins pour les débarasser de tous les rongeurs des fonds de cale . Le capitaine Coon, marchand anglais ailurophile, possédait des Angoras, lesquels auraient contribué à l'apparition de chats locaux à poils longs que les habitants de la Nouvelle Angleterre auraient alors appelé "Coon's Cats".
Il est en fait probable que ce chat ait émigré aux Amériques aux alentours du XVIème ou XVIIème siècle et figurait parmi les équipages des bateaux en partance pour le Nouveau-Monde, chargé de protéger les provisions des marins. Chat des régions froides et humides, il ne se trouvait pas à bord des galions espagnols en partancevers le Mexique, mais plutôt sur des bâtiments anglais bretons et atlantiques qui cinglaient vers la côte Est ou le Louisiane.
Pour qu'une population plus ou moins homogène apparaisse dans une zone géographique, il faut beaucoup de temps. Qu'ils soient issus de chats vickings, de ceux de Marie-Antoinette ou d'une foule de marins, pour "fabriquer" le Maine Coon "Dame Nature" a pris au moins deux siècles de sélection "naturelle". De loin en loin, la présence de ces chats à poils mi-longs dans le Maine est attestée tout au long du 19ème siécle. On les appelait tout simplement "les chats du Maine" (le mot "Coon" n'ayant probablement fait son apparition qu'au 20ème siècle) ou, alternativement, les Maine shags (les "poilus du Maine") et parfois, les Snugheads (les "bonnes bouilles").
La reconnaissance
Cette race fit sensation en 1895, au Madison Garden de New York, via une femelle brown tabby répondant au nom de "Cosey", et un mâle brown, "King Max", appartenant à Frances Pierce a dominé les concours de Boston pendant les 3 dernières années du 19ème siècle. Pui vint le 20ème siècle et une certaine "éclipse" des " Maine Shags" au profit des Persans récemment importés sur le sol américain. La dernière "victoire" d'un chat du Maine, race jugée alors trop "terroir" et pas assez "exotique" eu lieu à Portland en 1911. Au début des années 50, il y eu la création d'un club régional pour éviter que la race tombe dans l'oubli et un premier standard fut même couché sur papier en 1956 par le Dr.Rachel Salisbury, juge félin (et également éleveuse de Persans).Bien qu'armées de passion et d'énergie, les deux fondatrices, Alta Smith et Ruby Dyer, durent renoncer en 1963, ne trouvant personne pour reprendre le flambeau ...En août 1968, des éleveurs de la première heure (Tati-Tan, Norwynde, Whittemore) créent la MCBFA (Maine Coon Breeders and Fanciers Association) avec pour objectif la reconnaissance de la race dans les expositions félines ce qui les amena à s'entendre sur un standard consensuel. Peu à peu cette race fut reconnue par les différentes organisations félines américaines, la dernière ayant été la CFA (Cat Fanciers Association) en 1976.
En France, c'est en 1981 que le premier Maine Coon, "Charly de Silvercoon", un mâle noir et blanc est arrivé. L'association féline du Maine Coon, club de race a été créé en 1987.
En Europe, c'est en 1983 que la FIFé a reconnu le Maine Coon. Au préalable, les tous premiers Maine Coons étaient arrivés en Allemagne (la chatterie Heidi Ho s'y était installée un peu plus de 2 ans dans les années 1970) et en Suisse.
On voit donc à travers cette historique que depuis maintenant 4 décennies, ce sont les hommes qui ont pris le relais dans la "sélection" de cette race "naturelle".
En effet, la polulation naturelle n'étant pas strictement homogène, cela suppose de sélectionner en son sein quelques individus dont on s'emploiera à perpétuer les traits et de s'entendre sur des ritères de définition de la race; le standard . Ainsi quoi de plus paradoxal que de vouloir standardiser (anaturel) une race "naturelle"....Toujours est-il que jusqu'à la fermeture des livres d'origine de la CFA (début 1980), il y a eu environ 150 chats enregictrés et utilisés comme fondateurs de lignées (ce qui peu sembler peu pour baser toute une race et présenter des risques d'importantes consanguinités...). Certaines de ces lignées ont été plus utilisées que d'autres, ainsi les descendants d'un couple issu de l'élevage Heidi-Ho, Andy Katt (principal ancêtre des coons actuels) et Bridgett Katt, tous deux nés en 1969, à savoir Sonkey Bill (petit-fils d'Andy et de Bridgett) "marié" à Polly Adeline. Les chatons nés de cemariage (entre 1979 et 1982) furent surnommés "les clones" en raison de leur forte ressemblance...
Ces "clones" étant très beaux, représentant l'image du Maine Coon et de son look sauvage, il y eu une "mode des clones" Heido-Ho qui furent ainsi introduits dans la majeure partie des chatteries des années 1980. Bien que n'étant pas des chats fortement consanguins, leur utilisation intensive a introduit une consanguinité "incompressible" dans la plupart de la race. C'est en partie une raison pour laquelle certains élevages essaient d'incorporer du "sang neuf" par de "l'out-crossing" (technique consistant à choisir un chat "non incrit" mais présentant toutes les caractéristiques du Maine-Coon et de le "marier" avec un chat avec pédigrée, seule la quatrième génération pouvant alors être reconnue).
La chatterie Tati-Han a également joué un rôle important dans la généalogie des coons avec Dauphin, né en 1967, et premier Maine Coon a devenir "Grand Champion" (Polly Adeline Heidi-Ho descendait pour partie de ce mâle "marié" à Tatiana of Tati-Tan).
On appelle souvent Andy Katt, Bridgett Katt et Dauphin les "top 3". Leur contribution moyenne est de l'ordre de 50 à 55%. Autrement dit, ces trois chats "fondateurs" représentent la moitiè de l'apport allélique à la race si l'on remonte aux fondations.
La plupart des Maine Coons d'aujourd'hui, amplement "travaillés" par la sélection humaine au cours de ces dernières décennies n'ont plus qu'un rapport partiel avec ceux de leurs ancêtres qui furent des "Shags naturels", l'homogénéisation recherchée ne pouvant que l'éloigner de ses racines naturelles...On peut donc dire que le Maine Coon est un chat de race "artificielle" d'origine "naturelle".
Il appartient donc aux éleveurs de limiter les dérives engendrées par ce que je considère comme des "effets de mode", l'évolution du Siamois en étant, à mon sens, un exemple frappant.